Holstein/Red-holstein L’organisation génétique allemande

L’Allemagne compte 14 entreprises et coopératives d’insémination regroupées au sein de la fédération nationale Holstein Dhv. Cet organisme de sélection a pour principales missions de tenir le herd-book, de superviser les résultats des contrôles laitiers, les programmes de sélection, d'organiser des ventes, des concours,…

Ces 14 organisations spécialisées dans la Holstein se répartissent chacune le territoire allemand et travaillent sur trois principaux programmes de sélection :

• Top Q (38 % des Holsteins) regroupe cinq coopératives de l’Ouest : Weu, Rsa, Ruw, Zbh et Ltr.
• Nog (44 % des Holsteins) pour « Nord-Ost genetic » regroupe : Rsh, Rmv Rbb et Masterrind
• Vost qui est une coopérative du Nord-Ouest avec son propre programme de sélection

Les éleveurs allemands sont très demandeurs de taureaux génomiques et font largement confiance à cette biotechnologie. Par exemple, chez les adhérents de la coopérative Ohg (connue depuis une dizaine d’années pour avoir sorti des taureaux comme Lancelot, Ramos, Wizzard, DT Benito et aujourd’hui Boss gRgz 161numéro 1 en Allemagne), 80 % des doses vendues sont issues de jeunes taureaux génomiques non testés sur descendance. La semence sexée est possible en Allemagne depuis octobre 2012, et les éleveurs y trouvent progressivement un intérêt.

Ggi : génétique « made in Germany »

Mis à part Masterrind, Ohg, Rbw et Srb qui possèdent leur propre stratégie de développement à l’export, ces coopératives vendent des doses à l’international via l’organisation Ggi : « German genetics international ».

En valeur, Ggi exporte pour 80 % de son chiffre d’affaires en Europe. Si en dehors de l’Europe le marché existe, le prix des doses reste souvent élevé pour des pays comme la Turquie, le Maghreb, l’Amérique du Sud ou l’Océanie.

En France, Ggi exporte environ 25.000 doses par an. Au fil des années, la donne a changé avec l’arrivée de la génomique : avant, les coopératives françaises vendaient des doses de taureaux allemands lorsqu’elles n’avaient pas suffisamment de bon mâles avec des filles de testage ; aujourd’hui, de nombreux nouveaux taureaux sont proposés au catalogue et les coopératives françaises cherchent d’abord à vendre leurs propres semences issues de leurs jeunes mâles. En outre, les taureaux les plus jeunes et au potentiel génétique plus élevé donnent peu de semence. La demande intérieure en Allemagne dans le top 20 étant très forte, il devient difficile d'en réserver pour l'export.

Exportation de doses de taureaux holsteins allemands. (©Dhv) 

Exportation de vaches et génisses holsteins allemandes. (©Dhv) 

Masterrind

Avec une base de sélection de 510.000 vaches, Masterrind est l’une des plus importantes coopératives allemandes. Parmi les taureaux les plus populaires vendus à l’export par Masterrind en 2011-2012, on trouve : Solero, Tibolo, Jobert, Paker, Jotan Red, Jobess, Mainau, Acme, Schaffner, Jango, Duck Dakota, Pioneer, Majorca, Genesis… Plus récemment, Masterrind a sorti le taureau entièrement blanc Snowmaster (gRGZ 150), un des meilleurs d’Allemagne.

L’an dernier, Masterrind a produit 2,45 millions de doses et exporté 21.000 animaux vivants. Avec plus de 180 nouveaux taureaux génomiques et 3.500 femelles testées, le groupe coopératif connaît un fort développement à l’international : en 2011-2012, Masterrind a exporté plus de 908.000 doses (+ 200.000 par rapport à l’année précédente) pour un chiffre d’affaires de près de 2,7 millions d’euros.  La Chine (18 % de parts de marché), la Turquie (15 %) et le Maroc (10 %) comptent parmi ses principaux acheteurs de doses.

Vit : recherche en génomique

Du côté de la recherche, les travaux sur la génomique et l’analyse des données reviennent à l’organisme Vit, équivalent de l’Inra et de l’Unceia en France. Vit travaille pour tous les programmes de sélection allemands. Les généticiens évaluent le poids des 41 index allemands regroupés sous l’index synthétique RGZ. Ces index sont calculés sur des bases économiques et de longévité fonctionnelle (en kg de lait/ jour de vie) et non réelle (en années) :

D’autres caractères sont évalués comme la vitesse de traite, le tempérament, la fertilité mâle, la persistance de lactation,…

« La fiabilité de la génomique est particulièrement élevée en ce qui concerne les comptages cellulaires et la longévité fonctionnelle, explique le docteur en génétique Stefan Rensing. Je suis partisan de ne pas suivre l’index de synthèse à la lettre mais de travailler, grâce à la génomique, également sur des lignées très spécifiques créatrices de variabilité au sein de la population Holstein mondiale. Par ailleurs, j’estime que la consanguinité si elle est bien gérée n’est pas forcément problématique et peut être source d’important progrès génétique. »

Comparaison des index de synthèse de différents pays en race Holstein. (©Dhv)